
Dans la famille « questions que tout le monde se pose », la façon dont Facebook modère les données est souvent citée. A juste titre lorsque l’on doit être attentif aux publications de 800 millions d’usagers. Où se situe la limite pour Facebook ? Chance, le document relatif à la chartre de modération vient d’être publié. C’est une première et les surprises sont au rendez-vous.
Par respect pour ses utilisateurs et surtout pour des raisons légales, Facebook précise globalement ce qui est agréé ou non dans ses conditions d’utilisations. Seulement, le moins que l’on puisse dire, c’est que les informations sont franchement vagues, courtes et obscures. Facebook se réserve donc le droit de supprimer :» les contenus incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite ».
Sauf qu’en réalité, les conditions imposées aux modérateurs sont bien plus précises et contenues dans un manuel de 13 pages. A la différence de nombreux sites, Facebook ne se contente pas des bases légales, Zuck’ a également développé plusieurs contraintes propres à son réseau. Gawker s’est procuré le document par le biais d’un ancien employé d’oDesk, une entreprise spécialisée dans l’externalisation de services. On apprend donc que Facebook externalise la modération de son site.Voyons donc les différentes catégories abordées par le manuel du parfait petit modérateur de Facebook. Notons que les injonctions concernent tant les photos que les textes ou illustrations.
Sexe et Nudité
- Toute allusion écrite ou visuelle à une activité sexuelle est bannie. La nudité est tolérée à la seule condition que les parties sexuelles soient cachées.
- Les photos d’enfants nus ou en sous-vêtements sont formellement interdites. Les bambins sont considérés comme des enfants dès lors qu’ils tiennent debout (elles seront signalées en haut lieu le cas échéant).
- Une photo d’une mère en train de donner le sein est autorisée seulement si ses tétons sont camouflés.
- La nudité est tolérée en ce qui concerne les œuvres d’art. On se souvient de l’affaire de « l’Origine du monde », preuve que des erreurs peuvent poindre, ou que l’appréciation personnelle peut éventuellement être prise en compte.
- En toute logique, il est interdit d’évoquer la pédophilie, la zoophilie, la nécrophilie, le fétichisme et aussi les sexe-toys.
- Les drogues sont interdites mais, la marijuana est tolérée sauf s’il est clair que l’utilisateur fait du trafic (vendre, acheter ou faire pousser). Pour résumer, on ne fume pas, mais une feuille de cannabis sur une photo, c’est OK pour Mark …
- Il est interdit de faire l’éloge du crime, d’organiser une activité criminelle ou de solliciter des services illégaux. L’incitation est évidemment à modérer.
- Toute forme de torture, contre des humains ou des animaux, est interdite, comme les images de mutilation ou l’apologie de la violence.
- Tous les fluides corporels sont montrables, à l’exception du sperme.
- Les images de chasse sont autorisées mais pas le braconnage (qui peut être dénoncé).
- Les blessures sont tolérées même si elles sont profondes, il suffit qu’il n’y ait pas trop de sang. Les membres écrasés sont proscrits, sans exception (même s’il s’agit d’actualité).
- L’automutilation est prohibée, la promotion du suicide et des troubles alimentaires également
- Le racisme et ses symboles seront modérés.
- Les photos comparatives entre humains et animaux posent problème au réseau et il est fortement conseillé ne pas êtes ivre sur les publications ou bien de l’exprimer dans ses propos.
- S’il y a des menaces, les modérateurs doivent évaluer leur crédibilité. Si elles visent un chef d’Etat, elles sont obligatoirement transmises à un responsable.
- A noter que l’humour prédomine sur les discours de haine, ce qui complique sans doute les choix de modération ou non.
- En ce qui concerne le harcèlement, Facebook ne badine pas, ce qui est certainement dû aux nombreux profils de personnalités. Tout signalement de harcèlement suivra une procédure dédiée.
Du reste, nous avons tous vu passer des photos rentrant pleinement dans la catégorie « à modérer », il est bien difficile de gérer autant d’utilisateurs.
Source : Gizmodo